Après la France et avant la Suisse, Accept faisait un détour par la Belgique dans le cadre de sa tournée en support de l’album Humanoid. Compte-rendu de la deuxième des trois dates couvertes par Metal Alliance Mag.
Nous nous réjouissions de revoir Phil Campbell and the Bastard Sons, notamment pour découvrir le chanteur Joel Peters, qui remplace Neil Starr depuis 2022, mais que nous n’avions encore jamais vu sur scène. Hélas, les embouteillages sur l’autoroute en décideront autrement et tout juste aurons nous l’occasion d’apprécier les trois derniers morceaux du set. Néanmoins, reconnaissons qu’il est plutôt jouissif de pénétrer dans la salle au son de l’hymne motörheadien par excellence, Ace of Spades. À quelques minutes près, on le loupait. Comment avoir de la chance dans sa malchance… on en viendrait presque à jubiler ! Un petit Strike the Match vient ensuite. Extrait du dernier opus en date, Kings of the Asylum, il précède l’ultime assaut sonore, Killed by Death, de Motörhead encore, et son solo d’ouverture, dantesque.
Que dire d’Accept en 2024 ? Que le groupe à toujours la cote ? Nul besoin de le mentionner, car cette tournée Humanoid, du titre du dernier album, affiche sold out sur la plupart de ses dates. Que les Teutons développent toujours une puissance de feu digne d’un panzer ? Qui en doutait ? Accept ne surprend pas mais ne déçoit jamais, et ce n’est pas le concert de ce soir qui changera la donne. Le son est bon ; fort, mais bon, clair, et puissant comme il se doit. Le set commence avec deux titres tirés de Humanoid, The Reckoning et le morceau éponyme. Pour mettre sciemment l’album en valeur ou pour s’acquitter de la tâche au plus vite ? Ne soyons pas médisant car Straight Up Jack et Southside of Hell seront joués au cours de la soirée, portant à quatre le nombre d’extraits du dernier album présentés sur cette tournée. Sur un total de onze titres que compte ledit album, on aurait tort de se plaindre d’un manque de représentation de ce dernier.
Assurer dignement la promo de son dix-septième LP studio, Accept le fait très bien, mais ne néglige pas pour autant de parcourir la plupart des albums enregistrés avec Mark Tornillo au micro. Ainsi, Dying Breed fera honneur à Blind Rage, Shadow Soldiers représentera le superbe Stalingrad, et Blood of the Nations, premier album enregistré par Tornillo et qui n’a rien à envier aux grand classiques de l’ère Udo Dirkschneider, sera doublement célébré, par le biais de l’hymne Teutonic Terror enchaîné avec Pandemic. Les classiques sont forcément et heureusement aussi de la partie, et nous ne citerons parmi eux que Restless and Wild, Metal Heart ou encore Fast as a Shark. Au début de celui-ci, le gros gimmick exploité durant cette tournée : Mark Tornillo qui balance un requin gonflable dans le public. Bon enfant… et bien joué, car cela fait partie de ces petites choses qui font que l’on se souvient d’un concert pendant des années, voire pendant toute une vie.
Au niveau de l’attitude scénique, Wolf Hoffmann, le boss, nous gratifie régulièrement de son plus beau sourire carnassier, tandis qu’il fait souvent jeu égal avec Phil Shouse, guitariste live, alors que le titulaire Uwe Lulis (ex-Grave Digger, notamment), qui complète le trio de six-cordistes, se montre plus réservé et reste discret, du côté droit de la scène. Mark Tornillo, vocalement en forme, s’adresse brièvement et à peu d’occasions au public. Le gaillard a pourtant l’air tout sauf timide, mais il ne faut peut-être pas prendre trop de place aux côtés de Wolf Hoffmann…
Le riff de Balls to the Wall se met à résonner dans les enceintes. Dernière déflagration, se dit-on. Eh non, car I’m a Rebel — et ses accents très rock — viendra nous surprendre… et nous achever en beauté.
Accept, en concert, ne montre que rarement de très légers signes de faiblesse, dont il ne fut nullement question ce soir. Voir et revoir ce groupe sur scène est un plaisir à chaque fois renouvelé, même si chacun sait exactement à quoi s’attendre. Un goût de reviens-y qui se perpétue, d’année en année.