My Dying Bride
A Mortal Binding
Genre doom mélodique
Pays Royaume-Uni
Label Nuclear Blast
Date de sortie 19/04/2024

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On ne présente évidemment plus My Dying Bride, pionnier du doom mélodique anglais, dont il est et reste l’un des piliers, aux côtés, entre autres, de Paradise Lost ou d’Anathema. En trente-quatre ans de carrière, ils ont su produire des albums d’excellent niveau, même si certaines de leurs expérimentations n’ont pas toujours eu la faveur des fans. A Mortal Binding, leur nouvel et quinzième album, démontre une fois de plus la maîtrise et la rigueur de My Dying Bride.

Le line up du groupe n’a guère changé beaucoup depuis la réussite de The Ghost of Orion, leur précédent album sorti en 2020, et l’on retrouve Andrew Craighan à la guitare, Aaron Stainthorpe au chant, Lena Abé est à la basse, Shaun MacGowan aux claviers et à l’indispensable violon, seuls changements, Dan Mullins revient à la batterie, et Neil Blanchett vient épauler Andrew Craighan à la guitare. La production et le mixage sont assurés par le chevronné Mark Mynett, qui, d’après les déclarations d’Andrew Craighan, a aussi eu une influence créative durant l’enregistrement et a même réalisé la tracklist de l’album.

Comme toujours, les titres sont assez longs et A Mortal Binding, qui dure pourtant presque cinquante-cinq minutes, ne comporte que sept chansons. On démarre avec Her Dominion, chantée en growl, ce qui, avec les riffs lourds et presque basiques, nous éloigne un peu du style habituel de My Dying Bride.
Avec la chanson suivante, Thornwyck Hymn, du nom du village du Yorkshire et d’un conte folklorique qui s’y déroule, Aaron Stainthorpe revient au chant clair, au timbre tourmenté que l’on connaît.
The 2nd of Three Bells est un des sommets de l’album avec son intro menaçante et ses riffs lents qui finissent par s’emballer en un tourbillon qui replonge finalement dans une lente tristesse. J’ai également particulièrement apprécié The Apocalyptist, avec ses riffs lourds, par moments à la limite du larsen, et les interventions toujours inspirées du violon de Shaun MacGowan. Crushed Embers, qui clôt l’album, m’a aussi touché par sa tristesse poignante et sa superbe mélodie, que le chant grave d’Aaron Stainthorpe alourdit encore.

En résumé, même s’il n’innove pas vraiment en restant dans la continuité du très bon The Ghost of Orion, A Mortal Binding ajoute une pierre solide à l’édifice de la discographie de My Dying Bride, caractérisée par une cohérence et une honnêteté profonde envers le genre que le groupe sert. Après l’annonce de l’annulation de leurs projets de tournée et notamment de leur participation au Maryland Deathfest, les nuages semblent s’assombrir sur le groupe, mais My Dying Bride en a vu d’autres, et on ne peut qu’espérer qu’il continuera à nous offrir la mélodique mélancolie de son doom.