Sepultura, Sacred Reich, Crowbar
Docks, Lausanne
Date 30 octobre 2022
Chroniqueur Cédric Ferret
Photographe François Feleki
https://www.docks.ch

C’est dans des Docks à Lausanne affichant complet, que nous nous rendons avec François pour couvrir le Quadra Tour des Brésiliens de Sepultura.

Ils sont accompagnés par les vétérans de Sacred Reich et de Crowbar ! Il est un peu plus de 19 h quand ces derniers investissent la scène et l’on voit que la bande à Kirk Windstein est prête à en découdre. C’est dès le premier titre, Conquering, que les Américains mettent littéralement le feu au public ! Donc c’est un show très animé qui s’annonce. Il est clair que le sludge metal de Crowbar présente autant des riffs très lourds et puissants que des passages bien plus speed qui ne laissent pas indifférent le public lausannois. Et il le rend bien au groupe ! Je reconnais le très célèbre titre All I Had (I Gave) qui passait sur MTV quand j’étais adolescent. En tout cas, malgré l’âge, le combo de La Nouvelle-Orléans n’a rien perdu de sa superbe et a vraiment assuré pendant une cinquantaine de minutes d’un show digne d’un rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage ! Crowbar termine son set avec un de ses classiques, Like Broken Glass.

C’est au tour de Sacred Reich de venir en découdre avec le public des Docks. Je suis assez curieux de voir ce que Dave McClain, qui jouait dans Machine Head, va donner comme prestation avec le groupe originaire de Phoenix en Arizona. Phil Rind et ses acolytes entament leur set avec Divide & Conquer, ce qui ravit le public chauffé à bloc. Comme Crowbar, les vétérans, malgré leur âge, ont toujours une pêche d’enfer. C’est avec des morceaux comme The American Way que la foule entame des pogos. Il faut dire que ces riffs thrash metal sont très entraînants et que Dave McClain envoie du lourd derrière ses fûts ! Petit moment comique de la soirée entre deux morceaux, Phil demande qui travaille demain car nous sommes dimanche. Et il propose à ses fans d’appeler leurs patrons et de leur demander de les excuser, pour ceux qui auraient quelques problèmes de réveil le lundi. Mais revenons au set qui se poursuit sur les chapeaux de roues avec des titres connus comme Awakening et l’excellent Independent. Après une petite heure de show endiablé, le groupe finira par son classique Surf Nicaragua, et vu la chaleur dans la salle, ce titre est bien choisi. Il est temps d’aller rapidement boire quelque chose car c’est le clou du spectacle qui approche.

En effet, les techniciens sont en train de mettre en place les instruments de Sepultura. Pour commencer le show, le morceau Policia de Titas (repris par Sepultura) est diffusé avant que le combo brésilien n’entame le premier morceau du nouvel album, Isolation. À peine cette chanson terminée et un public qui hurle à la mort qu’Eloy Casagrande, l’autre cogneur de fûts célèbre de la soirée, commence la partie de batterie de  Territory. Autant dire que dans les Docks, ça chauffe devant la scène. Derrick est très en forme et communique beaucoup avec le public. Il s’essaie même à quelques mots en français. Le show se poursuit et propose plusieurs titres de Quadra qui sont plus lourds et ambiants, avec Means to an End, Last Time, Capital Enslavement et Guardians of Earth, avec quelques classiques comme Propaganda de Chaos A.D ou Cut-Throat de l’album Roots. Mais pour ma part, c’est dans la deuxième partie du show que les choses sérieuses commencent ! Le public va littéralement se déchaîner sur les vieux titres de Sepultura qui sont aussi les plus connus. Pour mon grand bonheur, le groupe joue Dead Embryonic Cells avec sa transition bien lourde. Je dois dire que je reste assez impressionné par Andreas Kisser et ses solos toujours aussi déjantés.

Cette fois, pour les quatre derniers morceaux, les Brésiliens sortent l’artillerie lourde ! On commence avec Refuse/Resit pour ensuite enchaîner avec Arise. Je vous laisse imaginer ce qui se passe devant la scène. Une fois terminé ces deux titres, le groupe quitte la scène pour se désaltérer et le public joue bien le jeu du rappel en hurlant sans arrêter : « Sepultura ». Eloy revient derrière sa batterie et entame la partie tribale de Ratamahatta que je découvre pour une première fois en live et ici s’enchaîne un échange au chant entre Derrick et Andreas. Ce titre à peine achevé, le grand moment tant attendu arrive ! Derrick prononce sa phrase classique tel un catcheur : « Sepultura do Brasil ! Um ! Dois ! Très ! Quatro ! » et là retentit Roots Bloody Roots. Alors que ce soit en haut à l’étage ou en bas dans la salle, tout le monde saute et chante à tue-tête ! C’est même à se demander si les Docks ne vont pas s’écrouler, mais tout va bien, les murs de la salle résistent et permettent au groupe de finir en toute beauté.

Si le concert avait commencé avec Policia, c’est avec Easy Lover de Phil Collins et Philip Bailey que Sepultura quitte la scène et au passage, cela fait même beaucoup rire Derrick, qui fait une petite danse sur ce tube. Pour ma part, je tiens à féliciter les Docks pour l’organisation de cette superbe soirée. Rendez-vous dans deux jours au même endroit, pour cette fois accueillir Hypocrisy !

Crowbar

Par François Feleki

Sacred Reich

Par François Feleki

Sepultura

Par François Feleki