Archspire, Entheos, Inferi, Vulvodynia
Théâtre Fairmount à Montréal, Québec
Date 3 mai 2022
Chroniqueur Martin Desbpos
Photographe Martin Desbois
https://theatrefairmount.com

Pour débuter, nous avons eu droit à la formation sud-africaine Vulvodynia, un hybride deathcore/brutal death metal. La foule ne se fit pas prier pour déplacer de l’air et démontrer son enthousiasme : déjà dans les premières minutes, nous pouvions voir un moshpit hyperactif et je fus vraiment bien inspiré de m’être isolé sur une marche supérieure (le Fairmount est particulier à cet effet, le plancher est subdivisé en différents niveaux de hauteur). Aidant par le fait même à ce que je puisse prendre des clichés, car il n’était pas question, cette fois-ci, que je me risque dans la mêlée tant c’était mouvementé ! J’ai réellement été épaté par la prestance et la technicalité des musiciens. C’était époustouflant et très puissant comme prestation. Ils dégageaient une aura d’énergie complètement palpable et intransigeante. Déjà, on sentait la chaleur augmenter, et c’est à ce moment que j’ai su que j’allais souffrir, littéralement ! Nous avons eu droit à plusieurs extraits du dernier album Praenuntius Infiniti.

Ensuite, ce fut au tour d’Inferi de monter sur scène. Le leader Stevie Boisier était en pleine forme et d’un charisme fou. Il était heureux d’être parmi nous et cela se voyait. J’ai particulièrement aimé leur dernier album Vile Genesis dont nous avons pu apprécier trois titres : Heir of the Ancients, Simian Hive et Mesmeric Horror. Sinon, nous avons pu profiter des pièces Aeons Torn et Eldritch Evolution, ainsi que Behold the Bearer of Light, respectivement tirées de Of Sunless Realms et Revenant. Le son était bien, mais comme avec toute formation pratiquant une musique complexe, la sonorisation peut fréquemment s’avérer compliquée à mettre en place. Ce fut le cas, sans toutefois être trop agaçant. Mais j’aurais aimé mieux entendre les lignes mélodiques, qui, dans certaines compos, se détachent du reste pour s’affirmer en avant-plan.

Ma plus belle surprise de la soirée fut Entheos. Plus précisément les vocaux. Assurés par Chaney Crabb, qui fut remarquée pour la première fois lors d’une audition vidéo pour Veil Of Maya, en 2015, lorsqu’ils devaient pourvoir le poste vacant de chanteur. Elle possède vraiment une puissance vocale dévastatrice et une énergie sur scène très démonstrative, malgré la chaleur et l’humidité qui deviennent quasi insupportables, même pour les gens immobiles. Alors, chapeau ! Signés sur étiquette Metal Blade Records depuis 2021, ils accèdent enfin à la reconnaissance méritée. J’ai réellement apprécié la performance des musiciens d’Entheos, malgré que Chaney avait toute mon attention ! Et il faut aussi souligner que le son était génial.

Et voilà, nous y sommes, Archspire arrive avec Oli Peters aux commandes. Oli dégage une assurance qui démontre son expérience de la scène. Il est très convivial et accessible avec la foule et va même jusqu’à blaguer avec des fans, en discutant avec eux ou en proclamant qu’il est vieux et qu’il a des problèmes de prostate ! Haha ! Nous avons eu beaucoup de plaisir avec la bande d’Archspire. Fidèles à eux-mêmes, ils nous ont gratifié de leur savoir-faire, soit d’offrir un death metal technique absolument fou et sans merci. Quand les guitaristes en sont à huit cordes à leur arc (lire guitare), on n’en demande pas moins. J’ai toutefois eu plus de mal à bien apprécier. Aucun bémol sérieux concernant la performance, mais plutôt (je me répète, je sais) la chaleur intense. Malheureusement, je suis parti avant la fin, car de bons malaises physiques se sont fait sentir et je ne voulais pas vomir sur le parquet ! J’aurais manqué peut-être dix minutes, mais ma survie mentale et physique en dépendait. J’ai pu croiser de fidèles amis fans du genre dans la foule, et ce fut vraiment super comme soirée tout de même. Merci aux quatre formations, ainsi qu’à Greenland Productions pour cette belle opportunité !