DORO
Triumph and Agony Live
Genre Heavy Metal
Pays Allemagne
Label Rare Diamonds
Date de sortie 24/09/2021

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Jusqu’alors gros espoir du Heavy Metal européen aux côtés d’Accept et consorts, Warlock accède enfin au succès mondial en 1987, fort d’un Triumph and Agony plébiscité à juste titre et qui sera certifié disque d’or aux Etats-Unis , une belle performance pour un groupe du Vieux Continent !

Ce qui s’annonçait comme le passage à un échelon supérieur sera finalement le chant du cygne des Allemands (bien que dotés d’un guitariste américain, Tommy Bolan, depuis l’année précédente), les aléas du music-business ayant contré Doro Pesch dans son intention de conserver le patronyme de Warlock pour son groupe. Qu’à cela ne tienne, elle poursuivra sa carrière en solo, comme il est de coutume de le dire, bien que la stabilité exemplaire de son line-up serait de nature à rendre jaloux plus d’un groupe en théorie soudé. Le vétéran Nick Douglas (basse) l’accompagne d’ailleurs depuis 1991. Bel esprit de famille !

Avec aujourd’hui douze albums studio de Doro pour seulement quatre de Warlock, la défunte formation, dont l’ère discographique ne s’étend que de 1983 à 1987, reste néanmoins très appréciée des métalleux old-school et ce répertoire constitue toujours une bonne partie des set-lists de la très talentueuse chanteuse. Quatre ou cinq extraits de Triumph and Agony sont d’ailleurs systématiquement interprétés en concert. Il fallait donc que cet album-phare soit revalorisé d’une manière ou d’une autre. Ainsi, une tournée « trentième anniversaire » prit-elle forme en 2017, principalement axée sur les States. Quelques dates européennes furent également au programme, dont une escale au Sweden Rock où fut enregistré ce Triumph and Agony Live. Pour quelles raisons stratégiques ou autres ne sort-il qu’aujourd’hui ? Peut-être fallait-il laisser place à Forever Warriors, Forever United, album studio de 2018 ? Une raison valable en soi. Et certes, cela correspond à présent (à peu près) au trente-cinqième anniversaire et nous n’allons certainement pas bouder notre plaisir.

L’énergie avec laquelle les dix titres sont exécutés est d’emblée perceptible et le plaisir des retrouvailles entre Doro et le gratteux Tommy Bolan y est sans doute pour quelque chose. Plaisir et complicité non-feints, comme en atteste en images le BluRay disponible dans certains packages.

Tommy ne remplace pas les guitaristes attitrés Bas Maas et Luca Princiotta mais se joint à eux pour former un trio qui envoie du bois. Pour les puristes, il est jouissif de remarquer qu’il joue ses parties à sa manière, c’est-à-dire… presque à l’identique des versions studio. Et un titre comme East Meets West y gagne franchement, avec ce riff qui arrache tout en nous amenant vers le solo, juste avant lequel Doro pousse une gueulante magistrale comme rarement on l’a entendue, croyez-moi. Les tonitruants et très speed Three Minutes Warning et Touch of Evil sont également à tomber par terre et dans son ensemble, ce live nous fait vivre un concert tout sauf routinier. La fraîcheur, l’énergie et l’envie suintent de vos enceintes et il n’est pas nécessaire d’être spécialiste pour ressentir cette impression. Le classique All We Are conclut bien évidemment le set en beauté, comme d’habitude. Pourtant, me direz-vous, il ouvrait l’album d’origine. Mais comme il ne peut forcément que terminer un concert, l’ordre des titres se trouve légèrement remanié dans son ensemble et c’est le furieux Touch of Evil qui trouve sa place en ouverture des hostilités. L’agencement proposé est tout aussi convaincant que celui auquel nous sommes habitués.

Le Metal de Warlock avait et a toujours tout pour plaire et par les temps qui courent, il est bon d’écouter un live enregistré… en live, avec un son vivant devant un public vivant !