Heart Attack
Negative Sun
Genre thrash metal
Pays France
Label Atomic Fire Records
Date de sortie 10/06/2022

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Troisième opus pour Heart Attack, les compositions de Negative Sun émergent des cendres du premier confinement et des frustrations ressenties alors par le groupe. Estampillé Atomic Fire Records (créé par d’ex-Nuclear Blast), ce nouvel opus est sérieusement solide du début à la fin. Des morceaux cohérents et fracassants, soulignés par une très bonne production, une imagerie réussie et par des clips non dénués de sens… Le clou a fini d’être enfoncé par leur passage au Hellfest en juin dernier, remarqué par les festivaliers et organisateurs. Le groupe a d’ailleurs relayé qu’un des techniciens de scène leur a dit ne jamais avoir vu un si gros wall of death si tôt dans la journée ! Baptême du feu réussi pour le quatuor.

Dans les faits, Heart Attack nous propose une liste de dix morceaux — neuf si on ne compte pas l’intro Rituals — et concrètement on comprend rapidement que de s’arrêter à la singulière étiquette « thrash » de Heart Attack est des plus réducteur, tant la palette sonore proposée par le groupe est vaste.

Septic Melody ouvre le bal sur un pur thrash déboîtant les nuques du début à la fin, difficile de regarder le clip en même temps mais le visuel des gladiateurs dans les arènes de Nîmes vaut le coup d’œil. Wings of Judgement s’entame par une intro plus léchée, sur une ambiance black metal avant d’embrayer méchamment par un riff syncopé comme sait le faire Joe Duplantier. On oscille par la suite entre un couplet à la Machine Head et un refrain malsain signé Behemoth. Ces trois groupes références sont très largement présents dans ce morceau et le resteront finalement au travers de l’album. Non sans réussite cependant, car le groupe a su mélanger intelligemment ces références à sa manière. On aurait parfois voulu se faire matraquer un peu plus violemment par la batterie et le double-kick, mais les goûts et les couleurs, vous savez…

S’enchaîne World Consumption, autre clip tourné cette fois à l’Opéra de Nice. Là encore, le groupe nous sort un excellent morceau, estampillé Bay Area à la sauce norvégienne. The Messenger, autre clip tourné en partie dans une grotte française vieille de six millions d’années, symbolisant, d’après le chanteur, la profondeur et la morosité de l’existence humaine. Morceau plus mélodique et au tempo plus heavy, on apprécie la transition avec les autres titres.

Vous l’aurez compris, Negative Sun nous propose une fresque riche en arrangements, des riffs puissants, des ambiances lourdes et rageuses, le chant alternant lui aussi entre des leads clairs et de lourds growls. En clôture, la reprise de Genesis, Jesus He Knows Me, est plus anecdotique mais n’entache pas la recette parfaite d’un album réussi qui finira sans doute parmi les meilleurs albums metal hexagonaux de cette année, si ce n’est plus.