Londres ? Une chimère ces dernières années ! En ce printemps 2022, les senteurs d’une certaine libération sont gâchées par les contraintes du covid/brexit, fruits de nos démocratures. Et que le bétail avance, harangué par des butors qui hurlent sans arrêt de montrer passeport et pass sanitaire. Fuck Them. Definitively !
But London remains London. Forever ! Que ce soient les bus impériaux, les cabines téléphoniques, les pubs plus vintage que vintage ou le culte dédié à Queen Elisabeth II (qui fête ses 70 ans de règne !), Londres semble figé par le temps. Celui des souvenirs et du prestige. C’est déjà ça…
Les concerts à Londres recèlent toujours une atmosphère particulière. Ils jouissent d’un supplément d’âme. Ils se promettent de s’inscrire à jamais dans votre disque dur. Votre ADN. Le concert du soir a pour théâtre l’Islington Assembly Hall. Une vaste bâtisse blanche d’inspiration grecque. Mais avant la célébration de deux bands londoniens formés en 1984 (un bail !), un détour par le pub d’en face. L’ambiance y est bon enfant. Une diaspora européenne écluse des pintes. Des Suédois, des Belges et un vieux reporter blasé de Classic Rock discutent le coup. Entre passionnés, on se comprend. Le courant passe. Le rock n’a jamais connu de frontières. Sauf pour les dictateurs…
Vingt heures. L’Assembly Hall a encore plus de charme à l’intérieur qu’à l’extérieur. Moquette rouge épaisse, dorures, bars en chêne : le cadre est victorien et magique. Des conditions idéales pour voir Grand Slam et revoir FM.
Grand Slam est le premier à s’ébrouer. Grand Slam, sans déconner ! Le band de Phil Lynott a été très vite dans le mur à cause de la « bad reputation » de l’immense Phil, phare de Thin Lizzy. C’est Lawrence Archer (ex-Wild Horses, Stampede, UFO et donc Grand Slam), le plus légitime des légataires, qui a repris la succession de ce band maudit. En la personne de Mike Dyer, il a trouvé un frontman à la gueule de vainqueur. Le reste, c’était du tout cuit.
Grand Slam ne met pas très longtemps à prouver qu’il est le seul et digne héritier de Thin Lizzy. Impossible de trouver sur la scène rock un son plus proche de la « Fine Elisabeth ». Sorry, Scott Gorham. On t’aimait bien pourtant ! Military Man déchaîne les passions. Le set défile trop vite. Bastonne sec. C’est du grand art. Et une magistrale surprise. À revoir vite. Très vite…
FM n’a pas la partie gagnée, même s’il profite du statut (mérité quand même) de headliner. Et bien, FM a convaincu sans convaincre. Explication : FM se complaît à sortir album sur albums pour tenter de justifier une xième tournée, alors que l’assistance n’attend que le suc de ses deux premières productions (Indiscreet en 1986 et Tough It Out en 1989). Alors oui, FM est toujours aussi classieux, en place et soyeux, mais manque de ce grain de folie qui transforme un concert correct en véritable show de rock’n’roll.
Grand Slam a battu FM par 3 buts à 1 dans ce grand derby londonien sur la pelouse d’Islington. Soudain, la nuit dans ce quartier populaire où les pubs crachent décibels et relents de stout. Un regard vers le ciel. Une étoile brille plus que les autres. L’étoile Phil plus que probablement…
Grand Slam
Par Gauthier Henri
FM
Par Gauthier Henri