Eucharist
I am the Void
Genre Black Metal mélodique
Pays Suède
Label Helter Skelter Productions / Regain Records
Date de sortie 25/03/2022

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Les plus âgés de nos lecteurs se rappelleront peut-être d’Eucharist, ce groupe des années 90 qui s’inscrivait dans l’émergence du death metal mélodique des pays scandinaves, aux côtés d’autres groupes suédois tels qu’In Flames, At the Gates ou encore Dark Tranquility. Malheureusement, malgré sa bonne notoriété, Eucharist se séparera plusieurs fois et connaîtra son lot de réaménagement chez ses musiciens, la plupart ayant d’autres projets musicaux de leur côté. Bref, après seulement deux albums sortis respectivement en 1993 et en 1997, Eucharist se dissout finalement en 1998.

Coup de théâtre ! En avril 2016, après 18 ans d’inactivité, les membres originaux se retrouvèrent dans le cadre d’un festival en Suède. Bien que cette réunion n’ait duré que l’instant d’un concert, ce spectacle semble avoir ravivé la flamme de Markus Johnsson, chanteur et guitariste du groupe, qui reprit l’idée de composer.

C’est ainsi que ce 25 mars 2022, Eucharist sortait un tout nouvel album intitulé I Am the Void. Produit par Helter Skelter Productions, il est enregistré par Markus Johnsson, qui assure le chant, la guitare et la basse, ainsi que par Simon « BloodHammer » Schilling, qui assure la batterie. À noter que le batteur original, Daniel Erlandsson, était aux côtés de Markus durant le processus créatif de l’album. Il s’est toutefois désisté peu avant l’enregistrement, ayant sans doute d’autres obligations avec son supergroupe Arch Enemy. Après une longue pause de 25 ans, ce troisième album tant attendu d’Eucharist ne semble pas avoir été négligé, celui-ci étant d’une durée de 76 minutes, réparties en douze morceaux.

Dès les premières notes, avec la chanson Shadows, on constate rapidement que le groupe a délaissé le death mélodique pour se tourner vers le black. La sonorité de la guitare, les cris gutturaux et le blast beat rapide à la batterie ne laissent aucun doute. Parlons de la guitare : on est loin des riffs mélodiques qui ont marqué le passé du groupe, quand on pense à des chansons telles Greeting Immortality ou Mirrorworld. Les fans de la première heure seront sans doute déçus de n’entendre que la répétition du même accord rapide…

Toutefois, au fil des écoutes, on se laisse emporter par l’atmosphère sombre et ténébreuse, voire horrifique, qui ressort de l’instrumentation. La production est excellente, ce qui ressort par l’apparente qualité de l’enregistrement. Eucharist n’a pas délaissé ses sonorités originales pour autant, apportant un certain côté old school à l’ensemble de l’œuvre. De plus, on peut également distinguer certains segments musicaux propres au death mélodique, notamment dans les chansons Mistress of Nightmares, Lilith ou I Am The Void.

Personnellement, j’ai grandement aimé cet album, bien qu’il fût différent de celui auquel je m’attendais. La qualité du son, l’atmosphère sombre et l’intensité constante de l’album sont de forts atouts qui m’ont accroché. À mon avis, ils ont très bien réussi leur retour et Markus Johnsson a définitivement pris ce projet très au sérieux. Avec I Am the Void, qui s’apparente au old school black metal, il ne faut toutefois pas s’attendre à entendre le « bon vieux Eucharist ». Néanmoins, c’est pour eux une belle opportunité de prouver que leur groupe n’est pas mort, et que l’on peut encore créer de bons albums de old school black metal de qualité.