Nervosa, Burning Witches, Warfect, Systemhouse 33
Rock'n’Eat, Lyon
Date 18 mars 2022
Chroniqueur Cédric Ferret
Photographe François Feleki
https://www.rockneat.com/

Pour la fin de la tournée Double the Metal Tour 2022, ses deux têtes d’affiche 100% féminines, les thrash metalleuses de Nervosa et les heavy metalleuses de Burning Witches, effectuent leur dernière date au Rock’n’Eat de Lyon.

Aucun trajet n’est trop long pour voir un concert qui déboîte ! En ce 18 mars 2022, ce sont 250 kilomètres et un peu plus de trois heures et demie de route qui nous attendent, mes amis et collègues François Feleki, Paulo Lopes et moi-même, pour nous rendre à Lyon où jouent ce soir Nervosa et Burning Witches, accompagnées de Warfect et Systemhouse 33. Partis à 7 heures du matin, nous arrivons peu avant 11 heures et, après avoir garé la voiture, nous rejoignons notre collègue Ségolène Cugnod, qui va nous accompagner pour nous faire visiter la ville et surtout faire l’interview des deux groupes féminins.

Nous arrivons au Rock n’Eat peu après 16 h 30, après une longue après-midi de marche et de visite, pour effectuer une première interview vidéo avec Laura Guldemond, chanteuse de Burning Witches, puis une seconde avec Eleni Nota, batteuse de Nervosa, à retrouver sur notre page Facebook. Le temps d’aller nous restaurer, nous revenons à 20 heures, malheureusement trop tard pour voir Systemhouse 33, qui a commencé son set plus tôt que prévu. Pour nous, la soirée commence alors avec les Suédois de Warfect. Ne connaissant pas le groupe, je suis impatient de le découvrir ! Les trois musiciens, Kris à la basse, Fredrik à la guitare et au chant et Manne à la batterie, se présentent devant une salle déjà bien remplie et entament leur show. Et quelle claque, dès les premières notes ! Warfect envoie un thrash metal dévastateur, véritable rouleau compresseur qui vous passe dessus sans jamais s’arrêter. Les influences du groupe tournent beaucoup autour d’Exodus et de Slayer, résultant en une musique très rythmée et rapide, bien que quelque peu tempérée par des morceaux plus lourds et bien carrés mais tout aussi puissants. Pour ma part, j’apprécie fortement la qualité technique des musiciens, tous trois très propres et rigoureux dans leur jeu. Le frontman Fredrik, notamment, possède un jeu de guitare mêlant rapidité et technicité. Toutefois, ce qui marque le plus chez Warfect, c’est l’incroyable énergie qui s’en dégage, aussi bien dans la musique que dans le jeu de scène du trio. Ce dernier ne met logiquement que peu de temps à chauffer les spectateurs, qui s’adonnent très rapidement à des pogos !

Après un show de trente minutes, les Suédois laissent place aux Suissesses de Burning Witches, dont le heavy metal tranche avec le reste d’une affiche orientée thrash/death. Les cinq dames prennent possession de la scène avec en fond Winter’s Wrath, l’intro de leur dernier album The Witch of the North. Je m’attends ainsi à entendre jouer le titre du même nom ; cependant, à ma grande surprise, c’est Executed qui ouvre la bal ! Immédiatement, le public se laisse porter par le heavy metal rythmé proposé par le combo féminin. Au fur et à mesure de l’avancée du set, je reconnais certains morceaux emblématiques comme Wings of SteelFlight of the Valkyries et surtout l’excellent The Witch from the North. Fidèles à leur nom, les sorcières suisses mettent le feu au Rock’n’Eat et je me dois de reconnaître que le charme et surtout le charisme de Laura Guldemond y sont pour beaucoup. Elle remplit avec aisance et assurance sa fonction de frontwoman et sait électriser le public, qui le lui rend bien ! Au niveau de la présence scénique des cinq musiciennes, il apparaît évident que la pause forcée liée au covid n’a en rien altéré leurs talents, les compositions étant écrites et exécutées avec tout autant de maîtrise qu’à l’ordinaire. Si j’ai eu pour ma part le plaisir de voir jouer sur scène l’ex-guitariste Sonia Anubis lors du passage du groupe au Summer Breeze en 2019, j’ai le même plaisir à découvrir les talents de soliste de Larissa Ernst, qui la remplace avec brio. Au bout d’une bonne heure de show enflammé, celui-ci s’achève sur Burning Witches devant un public totalement acquis !

Le temps d’aller boire une boisson fraîche et de sortir un peu prendre l’air, j’entends que la soirée est complète ! La nouvelle est bonne pour le Rock’n’Eat, beaucoup moins pour les spectateurs arrivés à la dernière minute… d’où l’intérêt de prendre sa place en précommande ! De mon côté, n’ayant plus eu l’occasion de voir Nervosa sur scène depuis 2019 — pandémie oblige —, et fort curieux de découvrir le nouveau line-up, l’impatience ne tarde pas à se faire ressentir…

L’attente en vaut néanmoins la chandelle, puisque le concert commence sur les chapeaux de roue avec l’excellent et dynamique King of Domination, qui entraîne d’emblée pogos et circle pits chez les spectateurs, une nouvelle fois. Par la suite, le groupe centre principalement sa setlist sur son dernier album, Perpetual Chaos, avec des extraits tels que VenomousPoeple of the Abyss ou le morceau éponyme, sans pour autant laisser de côté les titres plus anciens. Parmi eux, le très culte Kill the Silence, mon favori. Malgré sa mise en place encore relativement récente, la nouvelle formation de Nervosa fait montre d’une symbiose déjà bien installée entre la guitariste et meneuse Prika Amaral et ses nouvelles compagnes de scène, qui livrent toutes une prestation sans failles dans leurs instruments respectifs. À commencer par Diva Satanica et son chant, qui se montrent aussi enragés l’un que l’autre ! Véritable pile électrique bougeant partout sur scène, la nouvelle frontwoman sait tenir en haleine et déchainer son public, sans jamais connaître au long du concert le moindre moment de faiblesse dans la voix. La batteuse Eleni Nota, calme et posée en interview, se transforme sur scène en véritable machine de guerre. La jeune femme, presque cachée derrière les fûts, démontre une force de frappe et une précision impressionnantes en totale opposition avec son gabarit menu. Du côté de Prika Amaral et Mia Wallace, l’alchimie se fait ressentir, aussi bien entre les instruments qu’entre les musiciennes. Cette bonne heure de show électrisant trouve sa conclusion avec le récent mais déjà culte Under the Ruins, sous les acclamations d’un public qui en redemande !

Bien entendu, il me paraît important de saluer comme il se doit la compétence de l’équipe technique du Rock n’Eat, qui nous a gratifiés d’un excellent son et de très beaux jeux de lumières toute au long de la soirée. Après cette super date du Double the Metal Tour 2022, vient le temps pour nous de rentrer dans notre Valais natal, ramenant avec nous le souvenir d’un concert endiablé. À revivre !

Warfect

Par François Feleki

Burning Witches

Par François Feleki

Nervosa

Par François Feleki