Powerwolf
Call of the Wild
Genre Power Metal
Pays Allemagne
Label Napalm Records
Date de sortie 16/07/2021

Site Internet

L’album s’ouvre avec Faster than the Flame à la rythmique puissante et dont le refrain rappelle un peu Master of Puppets de Metallica. Faster ! Faster ! Faster than the Flame ! Comment ne pas penser aux Four Horsemen, même s’il s’agit probablement d’une référence involontaire. La production est claire et aérienne même si la batterie manque un peu de mordant, une marque de fabrique de Jens Bogren, l’ingénieur du son qui a assuré le mixage (Kreator, Amorphis, Orphaned Land…).

Nous naviguons en mer connue, le style des Germains n’a pas évolué d’un iota. Pourquoi d’ailleurs changer une recette qui leur a permis de se hisser, à la fois en tête des charts du monde entier mais également au sommet populaire des groupes ayant émergé dans les années 2000.

Viennent ensuite les deux hits de ce disque, Beast of Gévaudan et Dancing with the Dead, aux refrains accrocheurs et à l’architecture toujours aussi classique mais diablement efficace et bien construite. Deux titres qui ne manqueront pas de faire les beaux jours du combo sur scène, tant ils sont fédérateurs, entre tradition et une certaine modernité bienvenue.

La superbe ballade Alive and Undead permet à l’auditeur de reprendre son souffle avant ce qui va s’avérer être un déluge de feu.

La deuxième partie de l’album s’annonce en effet passionnante. Pour preuve l’éclatant Blood for Blood (Faoladh), chanson à la construction un peu inhabituelle. Powerwolf maîtrise son sujet à la perfection, tous les titres apportant leur pierre à un édifice à la solidité quasi indestructible; pas de fausse note, pas de temps mort, pas d’ennui auditif à l’horizon. Bref les fans, dont je fais partie, se régalent.

Un morceau en allemand, Glaubenskraft (le Pouvoir de la Foi en français), vient confirmer le virage des Allemands vers des textes moins humoristiques, quasi gothiques. Il peut rappeler par certains côtés leurs compatriotes de Crematory ou encore, pour les plus anciens, la formation suédoise Cemetary, reformée cette année après quinze ans de séparation. Du bien bel ouvrage en tout cas. Powerwolf fait indéniablement partie des groupes, qu’on adhère ou pas au concept, qui ne sortent jamais de chansons moyennes. Leur travail soigné mérite d’être salué. C’est d’autant plus remarquable qu’ils sortent des albums à une cadence métronomique, dix en un peu plus de quinze années, voici une bien belle moyenne.

Bien sûr, les puristes pourraient leur reprocher d’avoir troqué le Heavy/Power traditionnel des débuts (Return in Bloodred de 2005 et Lupus Dei de 2007) contre une approche plus symphonique qui fait la part belle aux claviers et arrangements classieux, amorcée dès 2009 avec le chef-d’œuvre Bible of the Beast.

La plage titulaire déboule avec une rythmique rapide et une attaque de double basse digne d’Helloween. Nous ne sommes toujours pas rassasiés et attendons toujours le riff percutant qui mettra tout le monde à terre. Ce sera chose faite avec Undress to Confess, pour moi le meilleur titre de la galette. Imparable d’un point de vue musical, il se démarque des autres morceaux par un retour aux textes farceurs, ça nous manquait un peu malgré la qualité intrinsèque du produit. Niveau humour, on se rapproche des brûlots comme Resurrection by Erection ou Sanctified with Dynamite.

Reverend of Rats clôture l’ensemble de bien belle manière. Une ambiance très sombre digne des films de la Hammer et un soupçon de revendications humanistes, cachées derrière des paroles à l’apparente simplicité mais à la double lecture pour les plus finauds d’entre vous.

En conclusion, voici un album de qualité égale tout au long des quarante minutes proposées. Il ravira les fans et attirera sans doute une nouvelle horde de disciples. Son succès immédiat en Europe n’est pas le fruit du hasard mais le résultat d’un travail généreux débuté dans l’anonymat le plus total en 2004. Ils rêvaient d’être en haut de l’affiche, c’est chose faite.

Notons que l’édition limitée contient un deuxième cd, Missa Cantorem, où du bien beau monde s’amuse à reprendre quelques classiques du groupe. Ralph Scheepers (Primal Fear, ex-Gamma Ray), Alissa White-Gluz (Arch Enemy, ex-The Agonist), Doro ou Johan Hegg (Amon Amarth) s’éclatent vraiment et ça se sent, rendant l’ensemble extrêmement sympathique.

Indispensable pour les die-hard fans en tout cas.