Mayhem
Atavistic Black Disorder / Kommando (EP)
Genre Black Metal / Punk
Pays Norvège
Label Century Media Records
Date de sortie 09/06/2021

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Mayhem n’est pas un grand adepte des EP’s. Aussi, quand il sort un, se dit-on que cela doit être pour de bonnes raisons. Atavistic Black Disorder / Kommando est composé de trois titres issus des sessions de l’album Daemon (2019) et de quatre reprises sur lesquelles nous allons revenir. N’allez pas imaginer que nous avons affaire à des chutes de studio commercialisées dans un but bassement lucratif. Les titres écartés l’ont été par manque de place sur le LP… et il eût été dommage, selon les intéressés, de les laisser inexploités, bien qu’ils soient déjà disponibles sur certaines éditions collector.

Moins implacable que le fameux Wolf’s Lair Abyss (1997), la première partie de cet EP ne décontenancera pas les fans, a fortiori ceux qui connaissent le dernier album, puisque Mayhem se présente sous un jour moins aventureux qu’il a pu l’être à certains moments de sa carrière, mais toujours aussi malsain, avec notamment ces voix claires et incantatoires en fond de tableau, donnant une aura fantomatique à l’ensemble. Pas déconcertant et même assez typique, mais intéressant.

L’intérêt principal se trouve somme toute dans les reprises de Discharge (In Defense Of Our Future), des Dead Kennedys (Hellnation), de Rudimentary Peni (Only Death) et des Ramones (Commando). Dans un passé pas si éloigné, les puristes du black auraient sans doute hurlé à l’hérésie, mais cela est une autre histoire. On est bluffé par des interprétations qui se veulent assez proches des versions d’origine et en tout cas éloignées du son typiquement Black Metal. Attila Csihar donne dans le chant clair bien que cette notion soit évidemment relative. Sa voix est rageuse, les sons remontent bien de la gorge et cela colle au style Punk / Hardcore des formations ici revisitées. Musicalement, on note aussi du changement par rapport au style habituel. Le son est très clair, puissant et plus aéré qu’à l’accoutumée et les riffs, bien carrés. Plus, d’ailleurs, que sur les versions originales. Le rendu est typé Thrash / Hardcore et dès le début de la reprise de Discharge, on est pris d’une furieuse envie de pogoter.

Du très bon boulot, et notons encore la présence des deux ex-vocalistes de la troupe que sont Maniac sur Hellnation, et Messiah, qui n’a officié au micro qu’entre 1985 et 1986, soit avant même la sortie du premier méfait, Deathcruch, sur Commando.