Tommy Stewart's Dyerwulf
Doomsday Referred
Genre Doom Metal
Pays États-Unis
Label Black Doomba Records
Date de sortie 03/09/2021

Site Internet

Tommy Stewart n’en est pas à ses premières armes: il a roulé sa bosse avec Hallow’s Eve, Bludy Gyres, Negative Wall, Khaotika (live), Warrior, Lestregus Nosferatus. Depuis 2017, il effectue un virage assez important, diminue le tempo et se penche vers le Doom. Aussi, pour vaquer davantage dans l’originalité, il forme un duo de basse et batterie. Aucune guitare. Cela change certes la sonorité du groupe, mais la basse peut prendre plusieurs voies et être plus versatile qu’on ne le croit. Il aura fallu un an (après la sortie de Sordid Songs for a Cold Grey Sun) pour voir la parution de Doomsday Deferred.

On commence avec une intro qui nous dirige rapidement vers la première piste intitulée Shadow in the Well. Une compo très doom épique. Les vocaux sont typiquement de type doom classique. Un vrai délice. On pèse bien sur les notes. C’est lourd, c’est lent, le riff est accrocheur et on a envie de se perdre dans ce puits noir. J’aimerais fortement les entendre en concert pour ressentir les basses fréquences que doivent produire ces deux énergumènes axés sur le lourd! C’est très Candlemass comme approche et c’est une bonne chose.

Ensuite nous passons à une approche groove, on ressent allègrement les influences Cathedral (vieux matériel) ou bien Witchfinder General. Putain que c’est étrange, mais bien foutu, il y a une influence de Lee Dorrian (Cathedral) des plus marquantes!

Puis on change de tempo et on veut s’amuser. La basse donne libre cours à la vitesse. Madness for Two indique bien les intentions ici, se faire plaisir et laissant un peu place à la folie.

Avec Rolling My Own, on découvre des vocaux décharnés et désabusés, une basse shootée aux amphètes, c’est lourd et ça groove! Un refrain répétitif, mais accrocheur, nous harcèle du début à la fin.

Note Prey to Yourself : Une basse atmosphérique spatiale et des vocaux rappelant Van der Graf Generator nous transportent dans cette épopée progressive hallucinée digne de l’album Nothingface des Canadiens de Voïvod. WOW.

Ensuite, Indiscrimat Trepidation nous indispose avec une structure hypnotique et tribale au niveau rythmique, on peut aussi y entendre des voix d’enfants résonner et divers arrangements de vocaux superposés pour créer un effet de transe, hypnose ou voyage initiatique. Je ne saurais dire, mais ça ne laisse pas indifférent. On pourrait dire « digne d’une psychose », à la limite!

Stars Flee in Pain dévoile une structure plus simple, rappelant quelque peu Sleep sans toutefois tomber dans le plagiat. C’est planant, vraiment bien. Troublant et fascinant. On se sent sous sédatifs et on se sent bien!

Après ce trip, on transite vers la dernière plage avec un intermède de deux minutes.

Ce dernier titre, By the Blood of Mars, est loin d’être le moindre de l’album: la basse, ici, donne l’atmosphère alors que Tommy use de son imagination avec son pedalboard. Les vocaux et arrangements sont assez exceptionnels. La batterie bat la mesure de façon assez tribale, suivant sa compère, la basse, en émettant les sons les plus lourds et riches en basses fréquences.

Les chants en arrière-plan donnent un ton inquiétant tandis que Tommy s’y donne à cœur joie avec des manifestations de soliste, feignant la guitare. Les fans des Melvins et de monsieur Osborne y trouveront leur plaisir!

Que dire de cet album? Je dois avouer que je m’attendais à du Doom avec ses qualités et ses redondances. Mais je dois m’incliner devant l’imagination développée ici. On voit que la créativité et l’originalité sont au rendez-vous. On se fait surprendre à maintes reprises et cet album sera une œuvre à écouter plusieurs fois pour en capter toutes les nuances incongrues et impromptues.

Bravo!