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Les Londoniens de Devil Sold His Soul, bien qu’encore assez jeunes, ont sorti leur premier LP, A Fragile Hope ,en 2007 et se sont très vite imposés comme acteurs incontournables de la nouvelle vague des groupes underground au Royaume-Uni, aidés en cela par des prestations scéniques intenses. Nuclear Blast, qui passait par là, les signe, gage d’un gain quasi certain de notoriété à l’international, et c’est sur ce label que sort Loss, quatrième album du désormais sextet.
Car en effet, c’est la première fois que DSHS se dote de deux chanteurs, à savoir Ed Gibbs, le premier tenant du poste, qui avait quitté ses camarades en 2013 pour revenir en 2017, alors que son remplaçant, Paul Green, restait quand même en place. Le duo se complète bien et confère même une plus-value au son. Car là où un seul chanteur peut moduler pour passer d’une voix claire à des hurlements saturés, la présence des deux, avec chacun ses propres caractéristiques vocales, indépendamment du registre considéré, permet d’explorer des horizons plus lointains.
Cet état de fait, l’émulation positive qui en découle et le gain de maturité d’une sortie à l’autre, font que DSHS propose aujourd’hui ses compos les plus abouties. Le meilleur exemple de cette affirmation étant Witness Marks et ses huit minutes de montagnes russes, qui nous font passer d’ambiances spleenesques à des éruptions rageuses, à l’image d’une humeur du jour, pouvant varier du tout au tout entre l’aube et le crépuscule.
Les thèmes des paroles, présentés par Gibbs comme très personnels, évoquent la dépression et les troubles psychiques, et sont mis en valeur par la musique (ou l’inverse), tant celle-ci, tout au long du disque, passe du calme à la tempête, de la tristesse à l’agressivité, à l’image d’une personne passablement perturbée. Avec, pourtant, ce je-ne-sais-quoi d’enjoué et de presque gai par moments. Oui, car ne l’oublions pas, nous sommes ici sur du Metalcore alternatif, pas sur du Doom dépressif…
